Opale-Poker
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| Les leçons de Fougan - Confirmés | |
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Fougass Manager
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| Sujet: Les leçons de Fougan - Confirmés Ven 14 Sep - 1:02 | |
| - Fougan a écrit:
Leçon 1 – Le GAP Concept
Dans ce premier article de stratégie pour joueurs confirmés, je reviens sur le GAP Concept de David Slansky. Même si ce concept du formidable « Tournament Poker for advanced Players » est une base du poker, il est souvent méprisé à tort, peut être faute de l'avoir réellement approfondi tout simplement.
La théorie est simple, vous devez bénéficier d'une main plus forte pour payer une relance que pour ouvrir un pot et d'une main encore plus forte pour relancer.
Par exemple en début de tournoi il est normal d'ouvrir le pot en début de position avec une main du genre , par contre vous devrez généralement passer en fin de position en milieu de tournoi avec un tapis moyen face à une ouverture de début de parole.
L'écart entre la main minimale pour ouvrir et celle pour payer doit être ajustable en fonction de plusieurs facteurs. En résumé, meilleure est la position, moins le tournoi est avancé, plus la taille du tapis est importante, plus vous jouerez des mains faibles. Au fur et à mesure de l'avancement d'un tournoi, plus ces 3 facteurs se dégradent plus vous devriez resserrer votre jeu.
Le Gap Concept prouve au moins que l'agressivité est essentiel dans le Texas Hold'em No Limit de tournoi. Comme il faut une meilleure main pour payer que pour relancer, l'attaquant est avantagé il fera souvent passer des meilleures mains que la sienne. L'agressivité est donc définitivement un style gagnant.
Dan Harrington approfondit d'ailleurs le concept en y a ajoutant l'effet sandwich, en payant une ouverture faute de pouvoir relancer, vous risquez d'ouvrir des côtes aux joueurs suivants et de jouer des pots à trois joueurs ou plus. Il est donc essentiel de maîtriser les notions de calcul de côtes.
Exemple : Contexte : Italian Championship 2005 Situation : fin de tournoi près de la table finale, blinds 1000-2000
Joueur 1 UTG (100 000 de jetons) ouvre de 8 000 Joueur 2 UTG + 1 (80 000 de jetons) paie les 8 000
Je suis au bouton et découvre . La situation est paradoxale mais illustre bien le concept. Si seul le joueur en début de parole ouvre le pot, la décision aurait été soit de relancer soit de passer vu mon tapis de 30 000. J'aurais certainement opté pour la seconde solution. Par contre avec 2 joueurs dans le pot, un relanceur et un payeur en position haute, le Gap Concept m'indique deux mains relativement fortes. Une côte s'offre ici à moi et décide de payer uniquement pour toucher le brelan. Si celui-ci tombe je risque d'empocher un énorme pot à l'entrée des places payées.
Bien comprendre ce concept et savoir l'adapter en fonction des situations est primordiale pour optimiser ses chances de réussite en tournoi. J'attends avec impatience vos réactions.
(…)
Pour la petite histoire, sur ce coup j'ai effectivement touché brelan...et, je l'ai passé. L'action fut la suivante, sur le flop le relanceur initial a attaqué, le second a surrelancé à hauteur de mon tapis. J'ai réfléchi un bon moment. QJ était à exclure, à cette période du tournoi, hors position, ces deux joueurs solides aux gros tapis ne se seraient pas aventurés avec une telle main marginale. J'en ai déduit que l'un de mes adversaires avait au moins brelan supérieur, je ne pouvais gagner que s'ils avaient respectivement AK/AK ou AK/AQ.
La suite du coup m'a d'ailleurs donné raison, le premier a envoyé tapis aussitôt payé et ils ont dévoilé AA et AK.
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| | | Fougass Manager
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| Sujet: Re: Les leçons de Fougan - Confirmés Ven 14 Sep - 1:02 | |
| - Fougan a écrit:
Leçon 2 – Le M
Après le GAP concept, je reviens cette semaine sur une toute autre notion essentielle en tournoi, le M. Repris intelligemment par Dan Harington, dans le second volume de « Harrington on Hold'em », rendons à César ce qui est à César. En effet le M revient à Paul Magriel, mathématicien et célèbre joueur de backgammon, tout aussi redoutable au poker de tournoi.
Le M représente le nombre de tours de table que notre tapis peut supporter avant de devenir néant. Et comme tout indice il se calcule, de la manière suivante :
M = Montant du tapis / (Small Blind + Big Blind + antes)
Avoir en tête cet indice est primordial en fin de tournoi quand les blinds deviennent importants et que les moves sont essentiels à la survie. Cependant vous devriez toujours l'avoir en tête, il peut être une bonne information de la valeur de son tapis après un mauvais coup de début de tournoi. Combien de fois ai-je vu « s'envoyer en l'air » des joueurs, sous prétexte d'être short stack en début-milieu de tournoi. Calculer un M de 10 à ce moment là, permet de relativiser et comprendre que la partie n'est pas finie.
Dan Harington associe des zones d'alertes en fonction de la valeur théorique du M, je les réajuste ici, Dan Harington étant un joueur relativement serré ne jouant que des tournois aux profondeurs de tapis importantes et structures lentes.
. M ≥ 15 : Zone verte Vous êtes dans une zone confortable, jouez votre jeu en fonction de la table, personnellement j'ai tendance dans ce cas à jouer relativement conservateur, mais considère pouvoir prendre quelques risques en investissant le surplus de la zone suivante.
. 10 ≤ M < 15 : Zone jaune Les choses se compliquent légèrement dans cette position, il faut alors éviter de jouer les petites paires et les connecteurs assortis. Par contre votre jeu doit devenir plus agressif, il faut commencer penser à se maintenir.
. 7 ≤ M < 10 : Zone orange A ce niveau, vous pouvez encore survivre, mais il est temps d'entreprendre des moves un peu plus complexe et profiter au maximum des situations. N'oubliez pas que votre tapis est encore conséquent !
. 2 ≤ M < 7 : Zone rouge Votre tapis est en danger, vous n'avez plus que le choix d'envoyer tapis dès que l'occasion se présente, votre tapis n'est pas important mais il fait encore peur, vous dissuaderez plus d'une main marginale de vous payer, à vous de bien cerner la personnalité des joueurs en fonction de leur image.
. M < 2 : Zone critique Vous n'avez plus qu'à vous en remettre à la chance et envoyer vos dernières cartouches dans la bataille, la valeur de votre main ne représentant plus rien.
NB important : la valeur du M n'est vrai qu'en table pleine, en fin de tournoi, en jeu short handed, il faut affiner le calcul de l'indice ainsi :
M effectif = M * (Nombre de joueurs physiques / Nombre de joueurs théorique)
Comme précédemment évoqué dans d'autres articles, ces chiffres ne sont qu'informatifs, il s'agit à chacun d'ajuster en fonction de la structure des tournois. Il est intéressant par exemple de se baser sur le M moyen ou du moment du round anticiper sur le prochain. Expérimentez !
(…)
Jouer agressif pour asphyxier la table quand on a un M important est profitable, mais il faut se méfier des petits tapis qui eux vont avoir tendance à attaquer avec des mains moyennes ce type de joueur qui relance énormément de coups. Il faut donc se méfier, j'ai une règle d'or dans ces cas là, si j'attaque c'est que je vais payer le petit tapis qui va tout m'envoyer. C'est pour cela que je ne me permets de ne jouer qu'une partie de mon tapis dans ce genre de style, afin de ne pas redescendre dans une zone moins confortable.
Pour revenir aux zones, n'oubliez pas qu'il faut les ajuster en fonction du M moyen et donc généralement de la structure. Maintenant quand le tournoi arrive crapshoot, effectivement c'est moins technique et il faut plus s'en remettre au destin, même si, la table étant passive, l'agressivité reste la meilleure des armes dans bien des cas.
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| Sujet: Re: Les leçons de Fougan - Confirmés Lun 17 Sep - 12:35 | |
| - Fougan a écrit:
Leçon 3 – Hand Range
Les deux dernières leçons ont suscité pas mal de réactions et j'en suis ravi. Chacun a pu remarquer qu'on ne peut utiliser ces grandes théories au pied de la lettre. Il faut sans cesse ajuster en fonctions d'autres facteurs extérieurs.
Cette semaine je vous propose donc une étude complémentaire des deux premiers concepts, le GAP et le M : Savoir déterminer le Hand Range de son adversaire.
Au poker, il est essentiel de deviner les mains de ses adversaires, généralement on ne peut être sûr à 100% de ses lectures, il est donc essentiel de mettre les joueurs adverses sur un panel de mains possibles par déduction. Plusieurs facteurs rentrent en compte, la position de l'adversaire, le nombre de joueurs impliqués dans le coup, les différentes séquences de mises, le profil ou l'image du joueur, et des tells éventuels.
Au fur et à mesure de l'avancement du coup, il faut affiner ce panel de mains ou Hand Range.
Exemple :
Situation : début de tournoi sur internet, blinds 50-100, moyenne 5000.
Un joueur A en début de parole relance 300. Le joueur ayant une image relativement serré et selon le GAP concept, vous le mettez sur une main relativement forte du genre AA, KK, QQ, AK, AQ éventuellement TT. Vous décidez de payer au bouton avec .
Sur le flop votre adversaire check. Vous ouvrez au ¾ du pot 500 pour tirer de l'information. Votre adversaire paie sec. Vous excluez alors les grosses paires de la Hand Range, et mettez désormais votre adversaire sur 2 overcards, Par contre son attitude à payer très rapidement vous indique que le joueur A, possède une main à fort potentiel, selon son panel certainement un tirage couleur max
Turn . Votre adversaire check rapidement, apparemment cette doublette ne l'arrange pas et conforte votre idée sur le panel. Vous décidez alors d'attaquer cher le pot pour couper les côtes de tirage couleur. Après hésitation votre adversaire relance de son tapis. Vous le mettez désormais définitivement sur un semi-bluff avec ou . Favori, vous payez, la rivière ne donnant rien vous remportez le coup.
Cet exemple est essentiel pour comprendre que le Texas Hold'em est un jeu de 5 cartes et non pas un jeu uniquement préflop. Dans les prochaines leçons nous reviendrons d'ailleurs sur différentes notions qui en découlent, comme le Fold Equity, une bonne gestion des côtes ou encore l'importance des mises à la turn !
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| Sujet: Re: Les leçons de Fougan - Confirmés Lun 24 Sep - 13:51 | |
| - Fougan a écrit:
Leçon 4 – Fold Equity
Maintenant que les notions du Hand range ont été assimilées, nous pouvons aller plus loin dans la théorie et étudier une notion spécifique au Texas Hold'em No Limit, le Fold Equity.
En français on l'appelle l'espérance d'abandon. Il consiste à relancer, généralement tous ses jetons, dans l'espoir que son adversaire jette ses cartes. D'où la nécessité de bien évaluer la hand range de son adversaire. Si dans la plupart des cas vous pensez que votre adversaire passe, et que vous ne disposez pas d'un jeu fait, relancez.
C'est d'autant plus vrai que les blinds sont importantes en tournoi. En reprenant le Gap Concept et la Théorie du M, vous comprenez la subtilité du Fold(ing) Equity. En effet en fin de tournoi par exemple, avec un M moyen, relancer avec en fin de parole, une joueur ayant relancé en début de position (Gap Concept) que l'on sent timoré, accroît nos chances de le faire passer une paire moyenne. De situation de coin-flip à 1 :1, vous ajoutez de l'espérance d'abandon et devenez du coup favori contre par exemple.
C'est également vrai lorsqu'on vole les blinds en fin de tournoi avec des M proches de la zone dangereuse, on envoie tapis au bouton afin de faire peur aux blinds qui ne paieront qu'avec des mains monstres et passeront donc des mains bien plus fortes que les nôtres.
Mais pour bien calculer cette chance que pourrait avoir l'adversaire de passer, il vous faut évaluer son tapis et vous posez la bonne question : « A-t-il assez de jetons pour passer telle ou telle main » Par exemple vous ferez difficilement passer une grosse blind au M de 2, évitez donc de le voler préflop avec une main marginale.
La meilleure illustration du Fold Equity est à mon avis le cas des semi-bluffs, comme dans l'exemple ci-dessous :
Exemple : Contexte : Bellagio Cup Juillet 2006 Situation : à 20 éliminations des places payées
Tout le monde passe jusque la petite blind qui relance 4000. De BB 1200 je paie avec .
Sur le flop mon adversaire hésite et finit par envoyer 8000. Le bet est au niveau de la valeur du pot, j'ai une bonne lecture sur mon joueur, et le sens très fébrile sur le coup, je le couvre très légèrement, et sens que ce flop ne l'arrange pas. Même si je le sais serré préflop, je décide de relancer tapis 32 000 avec mon tirage et mes deux over-cards.
Si il est sur une main moyenne je peux le faire passer au pire si il paye j'ai toujours deux cartes pour me sauver. Après réfléxion, il passe et me flippe .
Relancer pour gagner en Fold Equity est souvent une bonne technique, encore faut-il bien maîtriser les différents facteurs qui permettent de relancer dans de bonnes conditions.
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| Sujet: Re: Les leçons de Fougan - Confirmés Mer 3 Oct - 17:57 | |
| - Fougan a écrit:
Leçon 5 – Agressivité : exemple
Dans les ouvrages dédiés au poker, nous lisons très souvent que le jeu préconisé gagnant est le style serré agressif. Je reviens un peu sur ce sujet avec un œil quelque peu différent.
Je pense qu'il est effectivement essentiel lorsqu'on débute d'adopter ce style de jeu. Malgré tout en progressant on se rend compte qu'il est nécessaire de joueur plus de mains et de le compenser par un jeu plus agressif.
L'avantage du jeu agressif peut s'expliquer mathématiquement, en reprenant les différents concepts que nous avons étudiés. Notamment le Fold Equity. J'aime prendre l'exemple du AK qui est extrêmement fort préflop alors que ce n'est pas une main faite.
Imaginons une fin de tournoi où les blinds deviennent élevées. Comme tout bon joueur de tournoi que vous êtes, seule la gagne vous intéresse maintenant que vous êtes dans l'argent.
Blinds 500-1000 ante 100, votre tapis est de 15 000, un M relativement correct. Notre adversaire (25000 de tapis) en milieu de parole relance de façon standard 3000. Nous jouons avec notre adversaire depuis un moment et reconnaissons en lui un joueur sérieux, nous le mettons donc sur une série de mains comme une paire ou deux grosses cartes. Nous les énumérons ainsi, selon la hand range évaluée préflop : AA KK QQ JJ TT 99 88 77 AK AQ AJ AT KQ.
Sur ces 13 mains potentielles, 6 mains sont des paires où nous jouons le coinflip, il faut alors relancer tapis pour jouer les 5 cartes.
Nous sommes dominés par 2 mains AA et KK, et nous estimons que notre adversaire passera les paires inférieures à la paire de 10 ainsi que AJ, AT et KQ. C'est ici que nous gagnons en Fold Equity.
En définitive nous jouons contre 6 (2*3) mains où nous sommes dominés, 36 (6*6) six mains où nous sommes à 50-50, 9 mains où nous sommes favoris et 9 mains à égalité. Ce qui nous donne donc le calcul suivant :
6,5% * 3 + 30% * 3 + 36 * 50% + 9 * 70% = 50%
Quand nous sommes payés nous doublons 1 fois sur 2 or nous gagnons également le pot directement plus d'une fois sur 2 (70 mains contre 60), on peut donc en conclure que relancer tapis avec AK est gagnant dans ce cas sur le long terme c'est-à-dire du pot avant notre relance : ici 5500 !!! Plus d'un tiers de notre tapis initial.
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| | | Fougass Manager
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| Sujet: Re: Les leçons de Fougan - Confirmés Mar 9 Oct - 9:53 | |
| - Fougan a écrit:
Leçon 6 – Mathématiques du poker
Au poker, les mathématiques ne sont pas le facteur déterminant un bon joueur d'un mauvais, par conte ce sont bel et bien des bases à ne pas négliger, à assimiler et à exploiter.
Je vous propose cette semaine quelques méthodes de calcul rapide assez simple à maîtriser applicables en pleine partie.
Il est inutile dans les mathématiques du poker de se focaliser sur les détails du calcul, il suffit d'avoir de grandes idées sur les pourcentages. Par exemple, il suffit de retenir que AK vs QJ correspond à 60% - 40% pour le décliner pour toutes les combinaisons 2 overcards vs 2 undercards.
Là où cela se complique un peu, et nous le verrons lors des calculs de côtes au pot, est de calculer ses probabilités au flop ou à la turn. Pour cela il existe un moyen simple de calculer ses espérances d'amélioration et donc approximativement ses chances de gains : estimer le nombre de ses outs.
Un out est une carte restante dans le paquet améliorant notre main.
Exemple :
Avec sur le flop , nos outs (ou cartes améliorantes) sont les cœurs restants, les rois et les as. Ce qui nous donne : 9 cœurs + 3 rois + 3 as = 15 outs.
Pour calculer au flop notre probabilité d'amélioration, il suffit de multiplier nos outs par 4 et ainsi obtenir un calcul assez proche de la réalité, ici 4 * 15 = 60%
Ceci n'est qu'une probabilité d'amélioration et non de gain. Si notre adversaire possède une overpair nous pouvons estimer que l'estimation d'amélioration est proche de notre chance de gains (très légèrement inférieure). Par contre si notre adversaire a touché brelan nos outs baissent car nous ne jouons plus que la couleur, en admettant que notre adversaire soit sur le brelan de 2 par exemple nos outs tombent à 9 cœurs – le (qui donnerait full) = 8 outs * 4 = 32% que nous pouvons minorer à 30% vu les chances d'amélioration en full de notre adversaire.
ATTENTION, la probabilité au flop n'est vraie que si nous prenons en compte les 2 cartes à venir.
Nous pouvons effectuer un calcul similaire d'espérance d'amélioration à la turn, en multipliant cette fois ce nombre d'outs par 2.
Ces petits moyens arithmétiques ne sont bien évidemment pas la réalité des calculs, mais en sont assez proches et suffisent amplement en cours de partie pour jouer correctement ses mains. Avec l'expérience, ces calculs de base sont assimilés, les probabilités vous deviennent alors évidentes à l'esprit.
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| | | Fougass Manager
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| Sujet: Re: Les leçons de Fougan - Confirmés Mer 17 Oct - 13:57 | |
| - Fougan a écrit:
Leçon 7 – Bluff, semi-bluff et incitation
Habituellement le poker est synonyme de bluff par le commun des mortels. Contrairement aux apparences le bluff est tout de même un fait rare au poker. Pour placer un bluff à bon escient, vous devez prendre en compte plusieurs paramètres : le nombre de vos adversaires, la lecture de leurs jeux et surtout de l'image que vous donnez à la table.
Il paraît difficile de bluffer plus de 2 adversaires dans un pot, il faut ensuite avoir une bonne vision des mains probables de vos adversaires, la hand range doit être très réduite. L'image est très importante, plus votre image sera celle d'un joueur solide plus vos adversaires seront tentés à passer. Une règle d'or est de ne pas bluffer celui qui ne peut pas comprendre un bluff en général il est plus facile de bluffer un bon joueur qu'un débutant qui vous paiera pour voir. L'analyse des joueurs est donc primordiale.
Le cas extrême est de sur-bluffer un joueur qu'on est persuadé qu'il soit lui en plein bluff !!!
L'idéal pour bluffer est de pouvoir s'offrir une porte de sortie au cas où vous serez payé, c'est le cas du semi-bluff généralement effectué sur des flops à tirage. Ce n'est pas vraiment un bluff car vos chances de gagner ne sont pas nullesmais en relançant à tirage vous vous offrez la possibilité de faire passer votre adversaire, sur le principe de la fold equity. Ceci est d'autant plus vrai en tournoi qu'en cash game. Doyle Brunson dans Super System fait d'ailleurs l'apologie de ce type de bluff !
Exemple : Nous sommes dans un début de tournoi internet où la profondeur de tapis est peu élevée. Aux blinds 50 -100, un joueur A, au tapis de 3500 relance 300, avec notre tapis de 5500 nous décidons de payer au bouton avec
A mise 500 sur le flop , nous décidons de suivre avec notre tirage couleur.
Turn : notre adversaire check après réflexion. Nous en déduisons que le roi n'arrange pas notre joueur, nous n'avons rien touché mais c'est une excellente opportunité de voler le coup en attaquant 1200 par exemple. Nous pouvons faire coucher la probable paire de valets, au cas où notre adversaire décide de continuer le coup, nous jouons quand même quelques outs.
Au sujet du bluff, j'aime aussi revenir sur l'incitation à faire bluffer un de ses adversaires. Ceci est un excellent moyen de gagner des pots conséquents. Attire son adversaire sur un bluff en laissant une carte gratuite est souvent très payant.
Exemple : WPT Barcelone Nous sommes au Jour 2 du tournoi dans une structure lente. J'attaque un jeune scandinave avec , 2500 sur les blinds 400-800, nous avons l'un et l'autre environ 60 000 de tapis, autant dire que nous sommes confortables, celui-ci paie. Il checke le flop , j'attaque 4500 et il me paie. Il est certainement sur un tirage. Il checke le à la turn, je fais de même pour le laisser m'attaquer à la rivière. Sur le il attaque violemment 11 000, la hauteur du bet me confirme dans son bluff, je le paie, il muck sans même que je lui dévoile mes cartes.
Même si il est très excitant de gagner un pot en le bluffant, c'est-à-dire gagner avec rien, il faut être très vigilent et assez sûr de sa lecture pour exceller dans cette technique.
Dernière édition par Fougass le Jeu 29 Mai - 15:06, édité 1 fois | |
| | | Fougass Manager
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| Sujet: Re: Les leçons de Fougan - Confirmés Mer 24 Oct - 9:33 | |
| - Fougan a écrit:
Leçon 8 – Le Squeeze Play
Le Principe du squeeze play est relativement simple, et se joue plus particulièrement préflop. C'est une technique plutôt utilisée en tournois quand les blinds commencent à devenir importantes par rapport aux tapis moyens. Vous devez être en position tardive et la situation doit être la suivante : un joueur a relancé et a été suivi par un ou plusieurs joueurs.
Dans ce cas nous pouvons considérer que les suiveurs ont en main des jeux qui ne supporteront pas une surrelance, certainement des mains marginales ou spéculatives comme des connecteurs assortis. En définitive si vous relancez et que le miseur initial passe, les autres joueurs risquent très probablement de passer.
Je pense que l'on peut considérer le squeeze play comme un semi bluff, vous figurez une très grosse main et espérez faire passer toute la table. Vous devez bien évidemment avoir de la Fold Equity pour tenter ce genre de move et une bonne lecture et/ou analyse de l'attaquant. Pour cela il faut éviter de tenter ce coup avec des poubelles complètes car votre adversaire peut vous payer.
La hauteur de votre mise doit être finement calculée, en règle générale relancez plus de 3 fois le bet initial afin de couper définitivement toutes les côtes.
Difficile de trouver un exemple de squeeze play probant, en effet quand celui-ci est réussi, toute la table passe et le coup ne reste pas dans les annales.
Exemple : tournoi internet style Sunday Million PokerStars
Les blinds sont 200-400, votre tapis est de 14000. Un joueur plutôt loose-agressif relance 1200 en milieu de parole, le cut-off et le bouton paient. Le pot est alors de 4200. De BB vous pouvez décider de relancer avec pour voler le pot en faisant une relance de 4500. La rentabilité du coup est intéressante, en effet vous pouvez gagner 30% de votre stack initial et si un joueur paie vous vous retrouvez avec une main intéressante à jouer.
Si cela vous intéresse, je peux vous raconter un squeeze play joué par Nicolas Levi qui ne marche pas mais se termine en un coup relativement intéressant.
Situation Finale EPT Dortmund
Nous sommes 8 joueurs à table et les protagonistes du coup sont :
Andreas Hoivold Norvège 750 000$ Nicolas Levi 467 000$ Gunnar Rabe 468 000$
Les blinds sont 10 000 – 20 000 antes 2000, ce qui nous donne un pot total de 46 000$
Gunnar call en 3ème position après la blind avec , Andreas call avec Nicolas au bouton raise +90 000$ avec et tente donc un squeeze play, si Gunnar passe, Andreas passera certainement.
Le pot est maintenant de 196 000, Gunnar hésite longuement et finit par payer les 90 000. Andreas lit extrêmement bien la situation, Nicolas tente un squeeze-play, Gunnar hésite à payer avec certainement une très petite paire. Andreas demande la hauteur du tapis de Gunnar (340 000) et décide de surrelancer tapis, un contre squeeze play en quelque sorte. Nicolas pris à son propre piège passe, Gunnar désespéré et apparemment dépassé par les événements finit par payer pour remporter un pot énorme.
Quand un squeeze play part en vrille ça fait mal
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| | | Fougass Manager
Nombre de messages : 389 Age : 45 Localisation : Boulogne-sur-mer Date d'inscription : 11/06/2007
| Sujet: Re: Les leçons de Fougan - Confirmés Mar 30 Oct - 11:49 | |
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| | | Fougass Manager
Nombre de messages : 389 Age : 45 Localisation : Boulogne-sur-mer Date d'inscription : 11/06/2007
| Sujet: Re: Les leçons de Fougan - Confirmés Mer 7 Nov - 10:34 | |
| - Fougan a écrit:
Leçon 10 – Les côtes implicites
La côte implicite est une notion ultra importante pour maîtriser le Texas Hold'em No Limit. La côte implicite représente l'argent supplémentaire que l'on peut soutirer de notre adversaire au cas où nous améliorons notre main.
Pour estimer cette côte implicite les différents facteurs déjà abordés dans ces conseils sont à prendre en compte. Il faut pour calculer au mieux avoir une bonne lecture de son adversaire, en fonction de sa hand range, de son image, de son attitude imaginer les mains potentielles de nos adversaires. Ce n'est pas toujours simple et moins « mathématiques » que la notion de côtes au pot ou d'amélioration de sa main.
Exemple :
Sur le board , vous êtes rentré avec dans les blinds, le pot est de 200, vous avez checké au board. Votre adversaire attaque la moitié du pot 100, votre côte au pot est donc de 3 :1, vous supposez que votre adversaire slowplayait l'as. Un 2 ou un 6 vous fait donc remporter le coup. Par contre votre côte d'amélioration n'est que de 5 :1, le coup est perdant à cet instant du coup.
Vous estimez que votre adversaire ne prendra pas en compte la possibilité de quinte et qu'il continuera à attaquer certainement 100 et qu'en le relançant de 200 il ne pourra que payer. A la turn vous ne devez donc plus payer que 100 pour récupérer 300 (le pot actuel) plus 300 de mises implicites, vote côte au pot passe alors donc à 6 :1 votre coup devient alors gagnant, vous récupérer le déficit de votre main par les mises de votre adversaire, l'espérance mathématique devient alors positive.
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| | | Fougass Manager
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| Sujet: Re: Les leçons de Fougan - Confirmés Lun 19 Nov - 11:40 | |
| - Fougan a écrit:
Leçon 11 – Le changement de vitesse ou change-gears
A en lire les bouquins, nous devrions croire que le jeu serré-agressif est la seule tactique à appliquer pour être gagnant au poker. Or la majorité des professionnels savent bien que ce n'est pas le cas.
La bonne attitude à adopter au poker est de savoir changer son style de jeu, ou changer de vitesse. La raison est simple, plus vous êtes prévisible moins vous rentabiliserez vos coups. Cela s'applique aussi bien aux tables d'argent qu'en tournoi.
Une des méthodes les plus simples pour effectuer ces changements de vitesse est de jouer à l'envers de la table, plus large quand celle-ci est serrée, plus serré quand l'action est énorme. Pour parvenir à cela il vous faut bien évidemment être très observateur à la table. La lecture des joueurs devient primordiale quand on veut varier son jeu. Il faut savoir sentir la peur, la confiance en ses adversaires.
La seconde des méthodes est non seulement de savoir se créer une image à la table, mais plus encore de percevoir l'image que l'on donne à la table pour adapter ce changement de vitesse. Si par exemple vous jouiez très serré en début de tournoi, vous pourrez attaquer une fois les blinds plus élevées avec des jeux plus moyen le tournoi avançant.
Savoir quand et comment changer de vitesse est définitivement la chose la plus délicate à maîtriser au poker, surtout en No Limit Hold'em.
Difficile cette semaine de trouver un exemple concret sur ce thème qui nous intéresse. Je préfère revenir donc sur ce style particulier qu'applique des joueurs comme Andy Black, Phil Helmuth ou Daniel Negreanu. On a l'impression de toujours les voir relancer lors des show TV, ce n'est pas le cas. Ces joueurs connaissent parfaitement le jeu et savent par conséquence alterner à merveille. Ils connaissent l'appréhension des joueurs novices en table télévisée et ils en profitent pour faire leur cinéma et attaquer un gros nombre de pots
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